Elle s'est déroulée du 29 au 2 mai 2000 et ne fut pas sans péripéties.

Le matin du 29 avril, il n'a pas été possible de joindre par téléphone l'observatoire de Reims.
A chaque tentative d'appel, nous recevons le même message inquiétant :
" les lignes de votre correspondant sont momentanément interrompues " !
Le départ ne pourtant pas être reporté.

Il est 17H lorsque l'observatoire est en vue, sur les hauteurs de Beine Nauroy.
Nous étions déja venu, en février, reconnaître les lieux, évaluer les possibilités du télescope et surtout prendre contact avec le permanent de l'observatoire qui nous avait assuré de sa disponibilité pour nous aider à adapter notre spectrophotomètre sur le télescope.
La joie d'être enfin sur le site laisse vite la place au stress lorsque nous réalisons que nous sommes seuls sur le site et qu'il est impossible de joindre les responsables de l'association.

L'inquiétude est à son comble quand il faut se résoudre, vers 19H, à rejoindre le Centre Internationnal de séjour de Reims où nous avons réservé des chambres.
Tard dans la soirée, le service des renseignements nous met enfin en communication avec Vincent, un animateur bénévole de l'association.
Vincent nous apprend que le permanent est en arrêt maladie et que l'association est en rupture de trésorie.
En conséquences, le téléphone et le courant électrique sont coupés.
Le lendemain, Dimanche 30 avril, nous quittons le Centre de Séjour aprés le déjeuner, pour rejoindre l'observatoire où nous attend Vincent.
Le temps de négocier la prise de courant électrique chez des voisins complaisants, d'installer des rallonges, de prendre possession des lieux et la matinée est passée.

Aprés la pose sandwitches, le reste de la journée est consacré à résoudre les problèmes de fixation de la platine portant le spectrophotomètre. Des pattes en alu sont découpées, percées, ajustées et vissées sur la structure tubulaire du télescope.
La nuit s'annonce assez belle mais le spectro n'est pas encore opérationnel.

Notre temps d'observation sera donc consacré à l'acquisition d'images CCD de trois variables à éclipse : VY du Cancer en début de nuit, puis CE du Lion en milieu de nuit et enfin V1125 OPH en fin de nuit.
Le logiciel d'acquisition d'images CCD étant maîtrisé, on procède à des P.L.U. (Plages de lumière Uniforme) du ciel au crépuscule qui mettent en évidence les poussières déposées sur le miroir du télescope et les défauts de la matrice CCD.
Ces "Flat Field" sont nécessaires au traitement ultérieur des images numériques.
Le pointage d'un astre demande une prise en main de la raquette de commande du pilotage automatique de la monture. On procède ensuite à l'initialisation du module de guidage en pointant une étoile connue. Il faut ensuite basculer le mirroir secondaire du télescope vers la platine portant la camera CCD et corriger le centrage de l'étoile. Des images sont prises à intervalles réguliers avec des filtres vert et bleu.
A 2H15, alors que la constellation du Serpentaire est bien placée, le système informatique se plante, victime d'un "bug" qui persiste depuis l'installation du système.
Il est 3H du matin lorsque le télescope est à nouveau opérationnel mais l'humidité est maintenant telle que le mirroir se recouvre de buée et que la surface intérieure de la coupole commence à goutter sur les instruments.
Il faut alors ranger le matériel de toute urgence.

Le Lundi 1er mai, nous sommes de nouveau à l'observatoire vers 14H00.
Une bonne partie de l'après-midi sera consacrée à l'alignement et à la mise au point optiques du spectrophotomètre par rapport à l'axe optique et au foyer du télescope. Ces réglages sont réalisés à l'aide d'un pointer laser.
Après la pause, on recommence, comme la veille, toute la procédure d'initialisation avant le pointage de l'astre choisi qui sera Regulus.
Des acquisitions sont lancées jusqu'à l'heure du plantage informatique donnant le signal de la fin de nos efforts pour lutter contre l'humidité qui s'installe sous la coupole.